Cette journée, comme beaucoup d'autre, n'avais été que synonyme de routine pour la jeune femme. Elle s'était levé approximativement à la même heure que l'accoutumée, puis elle s'était préparé, avant de rejoindre la cuisine où elle avait savourer une cigarette et un café. Elle s'ennuyait réellement, elle ne voulait pas sortir, de toute façons, ce jour-là, le ciel était gris. Pas même un quelconque petit rayon solaire pour caresser sa peau et la rendre quasiment brillante, sacrée pâleur. Bien que parfaitement originale, cette jolie couleur d'épiderme rendait la jeune femme repérable, en plus de sied incomparablement à son petit visage particulièrement fin, mettant en valeur les orbes cendrées.
Assise face à sa seconde tasse de café, la Rose soupira, reportant son attention sur ses tatouages, comme d'habitudes, ça avait beau attiré l’œil d'autrui, le sien n'y loupait pas non plus. Mais ce n'était pas de la surprise, ou du mépris comme dans les pires des cas, non, c'était tout simplement et banalement de l'admiration. Ces petites œuvres d'arts incrustées dans sa peau n'avaient de cesse de la captivée, elle aimait les motifs qui la couvraient, et la façon dont ils avaient pu être réalisés.

Et le temps filait, encore et encore, la matinée était déjà bien entamée depuis longtemps, quand le bruit d'un coup contre la porte qui l'interpella. Alors, Makkura se leva, doucement bien, dans son flegme habituel qui se manifestait spécifiquement lorsqu'elle était seule. Elle ouvrit l'entrée de sa maison, d'ailleurs, celle-ci avait peut-être écopée elle aussi d'un nom synonyme de malheur. Comme celle de ses parents bien avant. Mais ce n'était pas le cas, le logis de l'Empoisonneuse n'était pas symbole de martyr ou de géhenne, non, c'était une baraque toute simple, que n'importe qui aurait pu habité. Rien de plus.
La jeune kunoichi reportait son attention vers le ninja qui était venu frappé à sa porte. Peut-être était-il fou, mais il ne pouvait savoir que la femme qui habitait ici était l'enfant de deux meurtriers qui avaient sûrement dû se faire connaître. Enfin, ça n'était pas là le plus importe, mais ce qui occupait l'esprit de la jeune femme c'était sans aucun doute la raison de sa venue.

Il s'était expliqué, se présentant comme un amnésique souhaitant à tout prix recouvrait sa mémoire. La jeune Makkura n'était pas intéressée, au départ tout du moins, mais l'idée d'un gain quelconque dans ces recherches pourrait attirer son attention, elle releva les yeux vers lui, et si elle aurait pu, une lueur de curiosité aurait animé ses yeux de pierre. Mais c'était impossible, ces globes oculaires s'étaient défait de toute animosité depuis bien longtemps. C'est à son tour qu'une flopée de souvenir qui lui revint en tête, concernant tout ce qui avait pu former son enfance macabre.

- Hm, je ne promet rien, si ce n'est de la douleur dans mes façons de faire.

Le meilleur moyen pour elle de faire resurgir tout ce qui pouvait l'intéressait était la violence, la pure et simple. La géhenne, bien qu'amoindrie pour ne pas risquer de causer la mort, serait la seule solution à cette quête. Elle autorisa le jeune homme à entré, l'emmenant dans la cuisine pour lui expliquer platement ce qui l'attendais.

- La seule et unique façon qui pourrait certainement porter ses fruits est la torture. Elle ne causera pas la mort, et je pourrais te soigner, lança-t-elle stoïquement, comme si ça lui était égale de faire souffrir autrui. Dans le mal, on a tendance à avouer tout ce que l'on sait, même ce que l'on a oublié, de ce fait, c'est le seul procédé que je vois et je puisse employée.

Elle était restée impassible durant toute cette explication, comme si ce travail était des plus communs, des plus banals. C'était peut-être le cas pour Makkura, elle qui y avait baignée toute sa vie, elle ne voyait pas l'horreur et la cruauté dans tous ses agissements, non, elle y voyait la routine même. Il lui arrivait même, quelque fois, de se lever très tôt le matin, se dirigeant vers son propre laboratoire qu'elle avait arrangé pour sa collection de poison. Elle s'asseyait là, sur la table, et elle attendait. Comme si ses deux monstres de parents allaient ré-apparaître un jour ou l'autre pour la martyriser de nouveau.

- Si tu es d'accord, nous pouvons commencer dès maintenant, lança-t-elle en saisissant une paire de gants blancs en latex qu'elle enfiler.

La Rose attendait simplement une réponse, le feu vert de celui qui venait ici pour se faire meurtrir. Un véritable masochiste à vrai dire. Il ne manquait plus à la jeune femme que l'accord pour commencer le supplice.

La jeune femme aux cheveux rose ne tardait pas à ouvrir la porte de son propre laboratoire, dans lequel se trouvait une table, garnies d'encoche pour y maintenir fermement une victime. Elle ne s'en servait quasiment jamais, toutefois, simplement lorsqu'il lui arrivait de vouloir faire ses propres expériences sur des cadavres. Oui, parce qu'elle ne tester jamais quoi que ce soit sur une personne vivante, trop effrayée à l'idée de tomber dans les mêmes excès que ses géniteurs.
Dans quelques gestes habitués, elle lui désignait la table de torture, l'attachant d'ors et déjà. Makkura hésitait un instant, devait-elle le bailloner ou non ? Non, bien sûr, ainsi il pourrait crier diverses informations après lesquels le Dokusai-jin courrait.

- Ça sera de la géhenne purement physiquement, tu n'auras, cependant, aucune séquelle.

Encore une fois, elle était implacable et stoïque dans ses propos, frigide à souhait. Il était sûr et certain que l'idée de martyriser un homme de cette façon lui était particulièrement indifférent. Il l'avait voulu, de toute façon, c'était sa responsabilité, la tatouée n'était que le bourreau de ses volontés.
Alors, elle commençait, infligeant dans une lenteur meurtrière des quelques blessures sans grande gravité, mais qui pourrait à coup sûr lui faire ressentir une certaine douleur, elle espérait simplement que cela lui suffirait pour se remémorer les souvenirs effacés de sa mémoire. La jeune fille aux yeux gris réfléchit un petit moment, elle ne s'était jamais penchée sur des cas d'amnésie, si elle aurait développer encore plus sa maîtrise du FuinJutsu, peut-être aurait-elle pu travailler directement à la source. Mais ce n'était pas le moment de se lancer dans une étude plus que compliquée pour pouvoir décrypter cela.

- Je vais tenir un petit carnet d'expérience, si quoi que ce soit te revient en mémoire, tu me le diras et je le noterais, tu récupéreras ce compte rendu à la fin, bien entendu.

Makkura se saisit donc d'un bloc-note, notant rapidement le sujet de l'expérience « Recherche de mémoire. ». Et cependant qu'elle continuait ses supplices, elle prêtait une oreille plus qu'attentive sur tout ce qui pourrait s'échapper de la bouche du martyr. Maintenant d'avance son calme si jamais de quelconques insultes pourraient venir, c'était même très probable, sous la douleur, les nerfs lâches et les mots viennent, aussi vulgaire soient-ils.

Aucune informations ne montrant le bout de son nez, elle amplifiait alors la douleur, la Rose insisté plus sur ses armes, des aiguilles chirurgicales pour le moment, bien que longues et épaisses. La scène aurait pu ressembler à une séance d'acupuncture, si toutefois la jeune femme se serait montrée un chouïa moins violente, par exemple, en prenant le temps de ne pas faire souffrir son patient. Mais c'est là qu'étais tout le but de la manœuvre, plus il aurait mal, plus il parlerait. Enfin, il fallait surtout que sa mémoire revienne pour cela, et pour le moment, les tortures semblaient trop douces pour le permettre.

- Toujours rien ? S'impatienta la Rose. Essaie d'y mettre du tien quand même un peu...

Ah, ça, pour ne pas être patiente elle l'était, et continuer des heures durant l'épuiserait plus qu'autre chose, décuplant son irascibilité naturelle. La tatouée continuait, le blessant une nouvelle fois alors que de son autre main, elle soignait les plaies les plus sanguinolentes.

Comme toujours, la patience aux étroites limites de Makkura parvint au bout, elle soupirait, encore et toujours, cependant qu'elle décidait de passer un de ses senbons dans une mixture aux teintes ambrées. Du vinaigre, ainsi, elle avait donc décidé de passer à la douleur « supérieur ». La géhenne, bien que souvent singulière sur son petit corps, était un semblant de passion pour l'Empoisonneuse. Derechef, elle commençait à parcourir l'homme face à elle d'aiguille, le liquide aux couleurs d'automne devait certainement brûlait la chair, alors que les armes y passaient. La tatouée finissait même par ressortir son ustensile de l'autre côté, formant un petit cône dans la plaie. Puis elle recommençait, fort évidemment, alors que le sang et le vinaigre dégoulinait de ses objets de tortures.

Il faut avouer que dans cet examen, la Rose trouvait un contentement certain. Si cela ne tenait qu'à elle, le petit démon aurait même pu aller plus loin, mais il fallait être prudent : un seul faux pas et la mort approcherait du patient, le cueillant parfaitement, peut-être dans la douleur ou dans l'harmonie d'un corps et son âme. Elle n'en savait rien, en dépit de ses jeux dangereux avec la faucheuse, poussant des fois même très, trop loin ses pratiques de tortures employées sur elle-même. Et à vrai dire, l'expérience du trépas en soi l'intriguait étrangement. Qui avait-il de l'autre côté ? Seul ceux ayant déjà quitté ce monde peuvent le savoir, mais ceux-là, ne sont plus parmi les humains pour pouvoir le raconter réellement.
Quittant finalement ces pensées sans fond, la femme aux teint de lune reportait toute son attention sur son supplicié. Durant toute cette réflexion, elle n'avait pas cesser d'infliger différentes blessures à Han. La percée tenait toujours son petit calepin, relevant le visage à chaque fois qu'il lui semblait entendre un souffle annonciateur de parole, mais non. S'impatientant encore plus, elle ouvrit une large blessure sur une de ses jambes, la badigeonnant de sel à souhait. Pour avoir déjà asséner ce genre de géhenne, elle en savait les effets, d'autant plus qu'elle y avait elle-même goûter une fois, par inadvertance. Ah, sa fameuse maladresse qui lui avait conféré un nombre certain de douleur, ainsi, son masochisme était toujours poussé un peu plus loin, même si elle ne le souhaitait pas réellement.

Toujours plus exaspérée du temps que cela prenait, Makkura décidait alors de se servir d'une autre arme, passant désormais au simple couteau, mais qui pouvait infliger des blessures bien plus imposantes. Et cependant qu'elle soignait d'une main les petites plaies qui n'était pas imbibées de liquide de tortures, pouvant ainsi continuait de le faire souffrir. Elle en rajoutait même une couche, son sadisme naturel reprenant le dessus. Peut-être s'amusait-elle, en dépit de son visage impassible qui ne laissait voir aucune émotion. Se mouvant jusqu'à une petite table destinée à chauffer les liquides, elle saisit une simple casserole. Dans celle-ci, la jeune femme avait pris la peine, au préalable, de chauffer de l'eau dans laquelle elle avait même ajouter du sel, versant une petite partie sur une blessure, elle craignait que les effets soient peut-être trop graves. Car, même si elle était un médecin aguerri, elle ne pourrait nullement panser des plaies trop importantes. Alors, nonobstant ses pulsions sadiques, elle se retenait du mieux qu'elle pouvait. Comme elle le pouvait.

Dans un dernier soupir, elle espérait silencieusement que justement, celui du Doku-jin allait bientôt se briser.

La jeune femme aux tatouages avait brusquement soupiré, alors que son sujet de torture vociférait des insultes à tout va. Hurlant à s'en rompre les cordes vocales sur la petite ninja qui n'avait fait qu’exécuter ses demandes, aussi folles soient-elles. Par chance, sa susceptibilité naturelle n'avait en rien pris le dessus sur son calme, habituée depuis quelques moments à subir ces injures et autres grossièretés classiques. Puis, un long silence avait pris sa place dans la salle, rien, excepté le souffle du martyr, et celui de Makkura, qui se mêlaient dans une harmonie silencieuse.
Et pendant que Han semblait plongé dans un sommeil, ou tout du moins une léthargie, la Rose se contentait d'allumait une habituelle cigarette. Appuyée contre le rebord d'un petit meuble, le tube de nicotine près de ses lèvres, elle patientait qu'il se réveille. Et c'est à ce moment qu'elle devrait noter le maximum de chose pour n'en oublier aucune et être sûre de pouvoir offrir la totale quantité de ce récit.

Enfin, le chauve revint de son voyage brumeux, prêt à narrer tout ce qu'il avait entrevue, et c'est ainsi que ça commençait, notant tout ce qu'il lui avait dit. De temps à autre, la jeune femmes relevait les yeux vers lui, comme pour lui signaler qu'elle avait bien noter ce qu'il venait de dire. Puis elle hochait la tête, reprenant ses notes. Quelques fois, l'ont pouvait même voir un sourcil s'arquait légèrement sous l'effet de la surprise peut-être, ou tout simplement, la Rose le croyait fou de rêvé de telles choses. Néanmoins, ce n'était nullement à elle d'émettre un jugement, bien que sa provocation naturelle ait tendance à lui donner envie de répliquer, mais non. Il fallait qu'elle se retienne, ou du moins qu'elle fasse preuve d'un minimum de tact pour assurer son tempérament calme et impassible qu'elle tenait face à lui.
Une fois la fin du récit arrivait, elle détachait rapidement les sangles, non sans esquisser un léger mouvement de recul, au cas ou... Elle posait son carnet sur l'unique table de cuisine qui trônait là, s'asseyant en face. Il fallait qu'il lise, voir si cela correspondrait, sinon, il ne leur restait plus qu'à étoffer ce qui ne convenait pas, et déjà, l'androgyne soupirait légèrement. Derechef, elle saisit une cigarette, l'amenant à sa bouche pour ensuite mettre le feu à l'extrémité. La fumée s'évaporait doucement, voguant dans l'air jusqu'à atteindre le plafond, bien qu'elle s'effaçait à peine eut-elle grimpait légèrement dans le vide. Mais nonobstant la fumée qui partait du bout du tube immaculé, il y en avait également qui filtrait entre ses lèvres, et qui reprenait alors le même chemin.

- Alors ? Lança finalement Makkura. ça correspond ? Sinon, on peut reprendre les points qui te semblent mal interprétés.

Du bout de sa griffe en guise d'ongle, elle pointait le début du récit, comme pour lui souligner l'idée de relire pour être bien sûr. Durant ce temps, elle tapait frénétiquement ses doigts sur la table, le bruit sourd qui s'en dégageait était la seul à occupait réellement la pièce, mais visiblement, la jeune femme n'en semblait pas plus dérangée.

Alors que celui qui s'était fait volontairement torturé relisait les notes avec une grande concentration, la Rose, elle, attendait dans une impatience naturelle. Claquant ses ongles comme depuis quelques minutes, ce seul bruit régnait dans la pièce, brisant le silence qui avait souhaité s'installer en maître. Enfin, le chauve semblait relire à plusieurs reprises les lignes fines que l'Empoisonneuse avait inscrites, cherchant peut-être à repérer le moindre détails qui manquerait à l'appel. Puis, semblant satisfait de ce premier jet, il se remit sur la table d'opération, faisant désormais appel à une grand concentration.
Makkura alluma alors sa seconde cigarette, cependant que l'autre se plongeait dans ses souvenirs désormais revenus. Son faciès changea d'expression à diverses reprises, passant pas l'étonnement, la surprise, puis neutre. À vrai dire, la tatouée ni jeter aucune réelle attention, elle attendait simplement qu'il ait finis, et justement, sa patience arrivait à ses fins.

Arrivant aux termes de sa clope, elle l'écrasa rapidement dans le petit cendrier qui trônait seul sur la table de fer, attendant encore et toujours. Et ce, dans une impatience qui grandissait de seconde en seconde. L'homme, quant à lui, ne bougeait toujours pas, alors, la femme aux cheveux colorés par le poison baillait largement, montrant son ennui grandement. Sans gène, en somme. Mais c'était ainsi qu'elle était, en plus de montrer cela, elle commençait légèrement à en avoir quelque peu marre de ces expériences qui duraient. Et le peu de lumière ambiant la fatiguait également, si elle pouvait seulement se rendre actuellement dans son lit, elle dormirait très certainement.
Cependant, elle n'eut plus le temps de réfléchir à cela que Han s'adressa à elle, enfin sorti de ses mémoires. Makkura esquissa alors une mimique de vainqueur, heureuse de se rapprocher de la fin de cela.

- Alors mettons nous à ça de suite.

Stoïque et brève dans ses paroles, elle montrait alors l'énervement qui prenait le dessus sur son impatience. Irritée et excédée, la Rose ne contrôlait plus ni son comportement, ni ses paroles. Mais elle s'en fichait, qu'est-ce que cela pourrait bien faire à celui qu'elle avait déjà martyrisés ? Et même s'il faisait quoi que ce soit, elle ne louperait nullement l'occasion de le mettre à la porte ou même de lui administrer un poison pour dire de le calmer. Liant les pensées à ses gestes, elle fixait les fioles contenant les mixtures. Le liquide luisait au peu de lumière présent, comme menaçant. Mais c'en était tout autre aux yeux de la tatouée, elle les voyait plus comme un réconfort, une échappatoire.
Reprenant alors son petit bloc note et son crayon, elle levait le visage en direction du chauve, l'interrogeant de ses yeux gris. Silencieusement, elle espérait qu'il ne tarderait pas à tout lui raconter, et ne prendrait pas non plus le temps de s'attardait sur des choses futiles. Agissements qu'elle redoutait, car avec cela, il y avait des chances pour qu'elle sorte définitivement de ses gonds.